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Vent de mars
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L'effort est la condition première. Rien ne vit que ce qui exerce sa propre vie, en la portant contre le sort qui la fortifie et la hausse. Il faut à la vie le contraire de l'aise et de la facilité.
La production qui n'est plus que production appelle la destruction, comme la jouissance appelle la pourriture. Cet inimaginable progrès industriel, ne voit-on pas à quoi il va : si ce n'est à l'énorme folie de la guerre, aux tempêtes de torpilles sur les villes d'acier et de ciment, c'est au dessèchement dans ces villes des races sans postérité.
On n'ira pas contre le progrès industriel: on ne rejettera pas l'électricité, ni l'auto, ni la radio. Dieu n'a-t-il pas donné les sciences aux nations chrétiennes pour qu'elles guident les peuples païens ? Tout ce qu'il faut, c'est mettre les pouvoirs, les richesses que procurent les sciences, au-dessous de ce que peut donner la vie, au-dessous des enfants et des âmes et de l'amitié.
Prix Goncourt 1941 pour la première édition. Ici la verve paysanne du grand Pourrat s'attaque au progrès, ou plutôt de l'usage que l'on fait du progrès... Le progrès pourquoi pas ? mais qu'il reste à sa place : bien en-dessous des grandes valeurs qui font l'homme : l'âme, l'amour, l'amitié, l'enfant... "Il faut à la vie le contraire de l'aise et de la facilité..."