Ces trois religieux de la Merci ont vécu au temps du rayonnement de leur ordre, en France, sous le règne de Louis XIV. Ils ont eu une vie religieuse, extérieurement parlant, très différente. Certes, tous trois ont été des voyageurs. Tous trois ont navigué ou cheminé principalement en Méditerranée occidentale. Mais le premier l'a fait par suite de son quatrième voeu, le second par goût de l'aventure et le troisième à cause de ses charges et de ses missions diplomatiques. Leurs écrits témoignent aussi de la diversité de leurs préoccupations. Le premier a laissé avant tout des comptes-rendus de comptabilité, de ses soucis matériels et secondairement de ce qu'il a subi par suite de sa captivité, le second a prêté plus attention aux paysages, à l'environnement, aux personnes rencontrées et à leur histoire, tout en décrivant les persécutions endurées, le troisième a pris soin de rapporter ce qui pouvait être utile aux affaires de la succession d'Espagne, sans omettre, à l'occasion, de défendre et de promouvoir ses intérêts personnels ou familiaux. "Un grand merci pour votre lettre si amicale et aussi pour vos trois mercédaires. Cette étude est précieuse : on y voit de très près l'héroïsme des religieux et la cruauté inimaginable des tortionnaires. Après la disparition de la Merci, pouvait-on encore racheter les esclaves ?"... (Lettre de J. de Viguerie du 7 avril 2019.)