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Il y eut Martin Morin, imprimeur et libraire à Rouen, mort vers 1520. Il est établi que l’imprimerie fut importée à Rouen une génération environ après son invention. Ce fut l’œuvre de quelques jeunes hommes patronnés par la famille Lallemant qui leur donna les moyens d’apprendre le métier puis de l’exercer. Parmi eux, le plus célèbre fut Martin Morin, homme loyal et inventif.L’imprimerie rouennaise lui dut une notoriété qui semble s’être maintenue jusqu’à la Révolution.

Après avoir travaillé pendant plusieurs années pour le compte de bienfaiteurs, il s’installe comme imprimeur-libraire à l’enseigne de Saint-Eustache, devant le prieuré Saint-Lô. Il doit sa renommée à l’emploi d’une gothique très fine, à la qualité du papier, et à une savante répartition du texte, des blancs et des gravures sur bois souvent décorées à la gouache selon un usage repris des manuscrits.En 1507, il fait usage du caractère « rond », venu d’Italie – celui que nous appelons « romain » –, pour imprimer l’Éloge de Frédéric Le Vicomte, puis il revient au caractère gothique.

Il a publié principalement des coutumiers et des ouvrages religieux : on considère généralement que son chef-d’œuvre est le somptueux Missale secundum usum insignis ecclesiæ Rothomagensis, réalisé en 1499 aux frais du libraire Jean Richard.

La réputation de Martin Morin fut assez grande pour que le diocèse de Salisbury lui confie la réalisation de son missel. On trouve son nom comme imprimeur jusqu’en 1518.

Il y eut Dominique Morin, rouennais lui aussi, mort en 1970. En 1947, il entra en qualité de secrétaire d’édition chez Boivin, maison installée rue Palatine à Paris, où il resta jusqu’à sa fermeture en 1952. À la même époque, il fréquentait le salon de Daniel Halévy et les Amitiés françaises, ce qui lui permit d’approcher le général Weygand puis de travailler avec lui. Aux éditions Boivin, il créa et dirigea avec René Wittmann la collection Vocation de la France, malheureusement interrompue après le quatrième volume par la fermeture de la maison.La collection comportait alors quatre titres : L’Architecture française par Louis Hautecœur, Forces de la France par le général Weygand, Saints de France par Henri Pourrat, L’industrie française par C.-J.Gignoux.

En 1958, il devint chef de fabrication aux éditions du Cerf et l’artisan de plusieurs grandes réalisations typographiques, notamment la version de lutrin de la Bible de Jérusalem, et le Livre des morts des Égyptiens, qui reçut  le prix Alpha.

À partir de 1962, il publia d’autre part, Sous la marque de Martin Morin qu’il avait relevée, une quinzaine de plaquettes à la typographie très soignée, sur des papiers de qualité, et aussi quelques livres. L’Atelier d’art graphique Dominique Morin n’a été enregistré au Répertoire des métiers de Paris qu’en janvier 1969 (radié en octobre 1971). On peut cependant dater du mois de décembre 1967 la naissance de sa maison, lorsque parut le premier livre « sous la marque de Martin Morin » : Le chant grégorien par Henri Charlier et André Charlier.

On trouvera ci-après, une liste chronologique des publications de Dominique Morin. Cette liste, qui n’est peut-être pas exhaustive, ne mentionne que les travaux publiés « Sous la marque de Martin Morin ». Mais Dominique Morin a été aussi le maquettiste d’autres travaux, par exemple le Poème acrostiche sur la femme parfaite (extrait du Livre des Proverbes), réalisé en 1967 pour les Presses Saint-Augustin.

Afin d’honorer la mémoire de Martin Morin et de Dominique Morin, il y a, depuis 1971, les éditions Dominique Martin Morin, installées d’abord à Jarzé dans le Maine-et-Loire, puis en 1978 àBouère en Mayenne et depuis 2011 à Poitiers dans la Vienne.

Publications de Dominique Morin sous la Marque de Martin Morin

1962

1462-1962 - Sous la marque de Maître Martin Morin

1963

Maximes pour le gouvernement de soi et des autres

1964

Joseph Roumanille : Le médecin de Cucugnan

Xavier Vallat : Le Noël de la Fidélité

1965

Louis Aguettant : La lecture

Paul Auphan : Weygand soldat chrétien

André Charlier : L’esprit de pauvreté

1966

Pie XII : La vocation de la France & Jeanne et la Cathédrale

Jean Madiran : Pius Maurras

André Robinne : La Place du Vieux-Marché de Rouen 1431-1966

1967

Henri et André Charlier : Le chant grégorien

Jules Lemaître : L’école des Rois

1968

Marcel Clément : Lettre au général de Gaulle

Père Emmanuel : Lettres à une mère sur la foi

Père Emmanuel : Catéchisme des plus petits enfants

1968

Henri Pourrat : La véritable histoire de la France

1969

Hubert Calvet : Étoile du matin

Henri Charlier : Le chemin de croix

Père Emmanuel : Catéchisme de la famille chrétienne

Marie-Claire Gousseau : Qu’est-ce que la culture ?

Marcel Pagnol : Cantini

Joseph Thérol : C’était Jeanne la Pucelle

1970

Fustel de Coulanges : Saint Louis et le prestige de la royauté

Aucune de ces publications n’est plus dans le commerce.